Activité de vol à voile à Ouarzazate :

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Diaporama de la présentation d'octobre 2002 (journées vol à voile de la FFVV)

Récit du trajet Chartres - Ouarzazate et retour en vol à voile

Une association de statut marocain (Dahir du 15 novembre 1958), Sud Atlas Vol à Voile, a été créée début juin 2001 pour permettre la pérennisation et le développement du vol à voile à Ouarzazate, faciliter la venue de pilotes avec leur planeur et de leurs familles, et à terme disposer sur place tout au long de l'année de remorqueurs et  de planeurs (1 ou 2 Twin-Astir, Janus, quelques monoplaces), pour ceux qui ne disposent pas d'un planeur ou que les difficultés du trajet rebutent...



Article paru dans la revue marocaine La Vérité du 15 juin 2001

Après un premier séjour fructueux l'an dernier à l'initiative de Didier Chevalier et avec le soutien précieux du CRVVA (centre royal de vol à voile de l'Atlas, basé à Beni-Mellal), une douzaine de pilotes de planeur français, suisses ou allemands se sont retrouvés à Ouarzazate du 10 mai au 10 juin 2001 pour profiter des excellentes conditions météorologiques de la région de l'Atlas et du sud marocain : il y avait là Robert Prat, François Ragot, Yvon Laignel, Patrick Xans, Denis Flament, Siegfried Beilharz, Hans Tanner, Armin Sturzenegger , Oswald Stoll, Hans Ulrichegli, Henry Marchini, Johannes Maier et Thomas Wieland.

Ce sont tous sont des pilotes confirmés, avec pour la plupart des milliers d'heures de vol à leur actif sur avion ou planeur, beaucoup ont déjà expérimenté les conditions de vol à voile sous les cieux les plus réputés (Afrique du sud, Namibie, Australie, Texas, Nevada...), certains d'entre eux ont participé plusieurs fois à des championnats du monde. Et tous ont été conquis par le Maroc, pour son accueil bien sûr, mais aussi pour les qualités exceptionnelles de son aérologie pour le vol à voile, encore largement inexplorées, mais qui se situent certainement parmi les toutes meilleures contrées dans le monde pour ce sport !

En effet, ce qu'il faut au vélivole (c'est ainsi qu'on désigne le pratiquant du vol à voile) pour pratiquer au mieux sa passion, ce sont des courants atmosphériques ascendants, dans lesquels il va centrer son planeur dans des spirales serrées, comme le font les grands oiseaux voiliers comme l'aigle ou les cigognes, pour monter le plus haut possible afin de pouvoir parcourir en vol plané la distance la plus grande possible, rejoindre l'ascendance suivante, et ainsi de suite.

Ces ascendances, ou "pompes", comme on les appelle familièrement, sont le plus souvent d'origine thermique : le sol surchauffé par le soleil communique sa chaleur à l'air environnant qui, devenant ainsi plus léger, s'élève en de puissantes colonnes ; on peut reconnaître ces thermiques aux tourbillons de sable qu'ils déclenchent parfois au sol, et aux nuages isolés, les cumulus, qui se forment à leur sommet quand la vapeur d'eau contenue dans l'air, se refroidissant à mesure de son ascension, finit par se condenser (si l'altitude atteinte par le courant ascendant est suffisante...). En montagne le vent provoque aussi des ascendances, dites dynamiques, lorsqu'il vient se heurter à une pente, et même sous le vent de celle-ci, où après la forte descendance initiale l'air vient à remonter, formant ainsi de gigantesques oscillations, les ondes de ressaut, qui se propagent des milliers de mètres plus haut que les crêtes.

Eh bien le Sud marocain combine tous ces types d'ascendances, à leur plus haut degré ! Si l'onde est surtout observée en hiver, le thermique puissant de la masse d'air du  Sahara est renforcé dans le relief du Haut Atlas par l'effet dynamique du vent et des brises. Dès que le soleil du matin a résorbé le refroidissement nocturne, vers 10 ou 11 heures (voire 9 heures sur les hauts reliefs), le planeur peut bénéficier d'une énergie naturelle et gratuite pour entamer son vol et parcourir la région au gré des courants ascendants jusqu'à la tombée de la nuit... Au départ de Ouarzazate, on peut ainsi couramment survoler tout le Haut Atlas, du Jebel Aoulime près de Taroudant à l'ouest jusqu'au Jebel Ayachi non loin de Midelt à l'est, ou l'Anti-Atlas dans la région de Tafraoute au sud-ouest, en passant par les confins du désert saharien vers Zagora, et retour à la base de départ, tout cela dans le même vol et sans consommer la moindre goutte d'essence une fois le planeur mis en l'air et libéré des contingences terrestres !

Volant entre 70 et 250 km/h, le planeur doit cependant s'arrêter régulièrement dans une "pompe" pour faire le plein d'altitude, jusqu'à 5000 ou 6000 m, et altérer sa route par là où son pilote pense, en fonction du relief ou des nuages, pouvoir trouver des courants les plus favorables. La vitesse moyenne s'en ressent, mais des vols de plus de mille kilomètres peuvent être ainsi réalisés en une dizaine d'heures. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les températures de 35 ou 40 degrés au sol ne sont pas un problème, une fois décollé, car au contraire il fait plutôt frisquet là-haut à la base des nuages, de l'ordre de moins 15 degrés ! L'emport d'oxygène est bien sûr nécessaire à ces altitudes.

Le décollage s'effectue soit en remorqué derrière avion (l'an dernier un avion remorqueur "Rallye" avait ainsi opéré sur le terrain de Ouarzazate) soit en autonome pour les motoplaneurs (ce sont des planeurs disposant d'un petit moteur qui se rétracte entièrement dans le fuselage avec son hélice, derrière le pilote, une fois le décollage effectué). La plupart des planeurs sont monoplaces, mais il existe des biplaces permettant l'emport d'un passager ou d'un copilote (l'apprentissage se fait ainsi en double commande). Semblables à un avion par leur pilotage, sauf qu'ils volent de façon prolongée sans moteur, leurs longues ailes leur confèrent une "finesse" élevée : en air calme les planeurs selon leur type peuvent parcourir 40 ou même 60 km en perdant seulement 1000 m d'altitude... soit ici, près de 300 km sans reprendre une seule ascendance, étant donné les plafonds élevés ! Mais les vents contraires ou les "dégueulantes" (fortes descendances parfois rencontrées entre deux pompes) en décident souvent autrement et le planeur peut se voir contraint d'atterrir dans un champ ou un aérodrome de fortune (il suffit pour cela d'une zone plane et dégagée de quelques centaines de mètres de longueur). Il faut alors aller démonter le planeur et le ramener par la route dans sa remorque. Les motoplaneurs évitent ce désagrément en ressortant leur moteur et en le remettant en route, en gardant à l'esprit qu'il peut ne pas redémarrer ! Dans tous les cas donc le pilote navigue en gardant en permanence une zone d'atterrissage possible à sa portée, en fonction de son altitude et des conditions adverses qu'il risque de rencontrer.

Tout ceci s'effectue en parfaite harmonie avec les autres usagers de l'aéroport international, avions de ligne ou avions légers, dont ceux du Rallye du Maroc qui passait à Ouarzazate en ce début juin, grâce aux autorités compétentes et à la collaboration amicale et efficace des contrôleurs aériens, pour qui les planeurs constituent un trafic difficile à gérer puisque leur vitesse et leur altitude sont toujours fluctuantes ! Mais le positionnement GPS à bord permet à ceux-ci de donner à tout moment une position à quelques mètres près, et de s'intégrer dans la circulation aérienne au même titre qu'un avion léger en règles de vol à vue (VFR).

Au cours du séjour de cette année plusieurs pilotes ont réussi les épreuves de l'insigne de performance convoité des "1000 kilomètres" délivré par la Fédération aéronautique internationale et Denis Flament, sur planeur ASH 26 E, a battu plusieurs records de France :
le 3 juin, distance sur aller-retour de 1000,5 km entre Ouarzazate et Tendrara, vitesse sur aller-retour de plus de mille km : 119,10 km/h , et aller-retour libre de 1010 km,
le 5 juin, distance libre (3 points de virage) de 1321 km, Ouarzazate, col de la chamelle, Timkyet, Tazzarine et retour,
le 6 juin, distance sur triangle de 1250,20 km, par Enjil, Oulad Driss et Timkyet, et vitesse sur triangle de plus de 1250 km de 140,55 km/h.

Nul doute que le potentiel vélivole mis en évidence par ces performances ainsi que l'intérêt touristique du pays attireront dans les années à venir de nombreux pilotes européens et leur familles. La région de Ouarzazate conviendrait de façon somptueuse à un championnat du monde de vol à voile... dans quelques années sans doute, car ils nécessitent une logistique lourde et une organisation bien rodée. Dès l'année prochaine, une compétition internationale de motoplaneurs pourrait voir le jour pour tester le site en présence de pilotes de renommée mondiale. Enfin, espérons que tout ceci donnera des idées aux marocains, qui sont encore peu nombreux à s'intéresser à ce sport passionnant et qui disposent chez eux d'un trésor insoupçonné que les vélivoles du monde entier leur envie !

D. Flament, juin 2001


Au niveau météo, l'onde de nord-ouest est fréquente l'hiver et peut survenir plus rarement jusqu'en mai. Les conditions thermiques peuvent être excellentes dès le mois de mars, elles sont plus régulières à partir de la mi-mai, la température étant encore à cette date relativement modérée (maxis 30 à 35°) ; les conditions en juillet août sont certainement très bonnes également, mais avec une température maximale de 38 à 40° tous les jours (mais il peut faire encore -10°C à la base des cumulus !).

Il faut se faire connaître rapidement avec des dates fixes pour ceux qui ont des impératifs ou des périodes à moduler pour certains. Avril et Mai sont des périodes surbookées au niveau de l'hébergement, le Marathon des sables mi-avril prend une bonne partie des réservations, d'où l'importance de se manifester dès que possible.

Contactez-nous pour plus d'information


Regroupements possibles pour le trajet, en vol ou par la route, ou pour le partage de l'utilisation des planeurs (aller, séjour sur place, retour) : utilisez la liste de diffusion !

Parmi les projets : aménagement d'une bande spécifique planeurs sur l'aérodrome de Ouarzazate et/ou d'un terrain à proximité plus immédiate du Haut-Atlas.

Plus de précisions (planeurs disponibles, tarifs) dans les semaines qui viennent...
 
 



Route des Cigognes  (St-Auban / Ouarzazate et retour,  planeurs ou motoplaneurs) :

Pour joindre l'utile à l'agréable, ceux qui souhaitent voler à Ouarzazate pourront effectuer le trajet en vol à voile ! Assistance par un remorqueur qui suivra les planeurs tout au long du trajet. Possibilité de rejoindre en cours de route (Ocaña)...

Encore au stade du projet, ce rallye devrait voir le jour l'an prochain...

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