Didier Chevalier
 

Didier Chevalier

Le vol à voile de Ouarzazate est en deuil après le décès de Didier Chevalier et Philippe Kraft dans l'accident de leur ULM Samba survenu le 19 septembre 2003. 

Ils auraient été victimes d'une panne moteur à faible hauteur au décollage en piste 13 de l'aéroport de Ouarzazate, pour des raisons encore non élucidées. Après un virage pour éviter les habitations et une station service, l'appareil aurait percuté le sol et pris feu immédiatement.

C'est grâce à Didier que nous avons pu voler à Ouarzazate. Depuis 3 ans il s'était consacré à la relance du vol à voile au Maroc, ne doutons pas que grâce à son impulsion ce projet aboutisse. Nous ne l'oublierons pas.

Au nom de tous leurs amis vélivoles nous présentons nos sincères condoléances aux familles des deux pilotes.


Pilote talentueux mais encore peu connu des lecteurs de Vol à Voile,
 Didier Chevalier nous était présenté par son ami et camarade de club Henri Josse
à l'occasion de la parution d'un dossier Maroc dans cette revue fin 2000

Quand, fin avril, Didier me propose de participer à une prospection vol à voile sur le sud de l’Atlas, je n’hésite pas, étant donné les qualités de ce pilote discret et amateur de beaux vols :  ils sont nombreux, ceux qu’il a réalisés sur ASW 22 et ASH 25 dont il totalise plus de mille heures.

Il fut le premier sur l’ASW 22 « 1Z » à suivre Jaques Rantet et son ASH 25 pour un aller-retour de 750 km au départ de Buno en longeant les Monts du Forez de Vichy au Puy-en-Velay.

Avec l’ ASH25 « 3Z » et Claude Gazzola, ils ouvrent la voie du Mont St-Michel en y rajoutant Angers comme prévu. Depuis, cette destination mythique est devenue un classique au départ de Buno comme le Puy de Dôme, car ces deux magnifiques points de virage se tournent couramment même en standard.

Pour le panache et sur une idée de son équipier Guy Tzifkansky ils iront même virer Fort Boyard, célèbre pour ses jeux télévisés et perdu au large de Rochefort, à 15 km de la côte : la légende parle d’une île plus au nord avec un « pont de cumulus » qui les aurait maintenu à mille mètres face au vent pendant la traversée.

Il a plusieurs fois passé les 900 km sur des tentatives de mille,  mais son ardeur l’entraîne encore de temps en temps à se vacher en tentant un 300 km, voire même de se reposer avant l’avion remorqueur...

Quant à moi, plutôt que de réaliser mon épreuve de 500 km entre Ouarzazate et Er Rachidia avec l’Astir du CRVVA qui était disponible, j’ai préféré profiter de l’expérience de Didier en Twin. J’ai appris à voler vite dans des conditions parfois difficile où il ne fallait pas se laisser « chuter sur place » comme disait Didier, mais pousser sur le manche vers des zones plus hospitalières ou des cumulus prometteurs.

Ces vols, dont un 730 km, réalisés en sa compagnie m’ont redonné du «  mordant » ainsi que de la confiance et permis cet été de terminer mon « F » à 68 ans avec un 500 km but fixé depuis longtemps convoité : Buno-Amboise-Troyes-Buno...

Henri JOSSE